Les jeunes et les métiers du paysage – sondage, janvier 2021
Publié le 26 janvier, 2021 à 11h00 , mis à jour le 25 juin, 2024 à 12h33
Paris, le 26 janvier 2021
Le contexte actuel bouscule les ambitions professionnelles des jeunes Français. Les réponses politiques à la crise, qui orientent la croissance vers une relance « verte », favorisent l’émergence de nouvelles expertises et valorisent des métiers directement liés à la protection de l’environnement et à la transition écologique.
L’Unep – Union Nationale des Entreprises du Paysage, a souhaité connaître l’appétence des moins de 35 ans pour ces métiers, leurs ambitions et leurs aprioris à travers une enquête réalisée avec l’institut de sondage Yougov. Les résultats sont sans appel : une large majorité des moins de 35 ans souhaitent travailler au contact de la nature, et éprouveraient à plus de 80 % de la fierté à exercer un métier qui œuvre concrètement à défendre l’environnement. Près de la moitié des jeunes sont ainsi attirés par les métiers liés au paysage, malgré des idées reçues évoquant – à tort – un manque de débouchés ou trop de technicité de ces métiers.
Les enseignements clés du sondage
- 68 % des jeunes Français (18-35 ans) souhaiteraient travailler au contact des plantes et/ou de la nature
- 81 % éprouveraient de la fierté à exercer un métier qui agit concrètement sur la protection de l’environnement
- Près de la moitié (47 %) déclare être attirée par les métiers liés à la création et l’entretien des jardins, des parcs et des zones naturelles
- Un quart d’entre eux (23 %) y renonce, imaginant que ces métiers ne proposent que trop peu de débouchés et d’opportunités
Méthodologie : Enquête réalisée en ligne auprès de 1 002 Français âgés de 18 à 34 ans, représentatifs de la population nationale, du 15 au 17 janvier 2021.
Pour 81 % des jeunes, travailler à protéger l’environnement rend fier
Alors que de nombreux jeunes risquent de rencontrer des difficultés à s’insérer dans le monde de l’emploi cette année et les suivantes, il est utile de valoriser les métiers qui recrutent et qui sont en tension. Parmi ceux-ci, les métiers liés à la transition verte semblent surtout répondre aux aspirations des jeunes actifs : 81 % des 18-34 ans affirment qu’ils éprouveraient de la fierté à travailler concrètement pour la défense de l’environnement.
Ces résultats sont d’autant plus révélateurs que les répondants sont unanimes qu’importe les critères sociaux-économiques (niveau d’étude, localisation et classe sociale confondus) ou le sexe.
S’il existe de très nombreuses façons d’exercer un métier qui participe activement à protéger l’environnement, les emplois en prise directe avec le terrain attirent particulièrement : plus de deux jeunes sur trois (68 %) aimeraient travailler au contact des plantes ou de la nature – à noter un écart très faible entre les hommes (70 %) et les femmes (66 %).
Pour près de la moitié des jeunes Français, l’une des voies qui leur permettraient de réaliser leurs ambitions serait celle des métiers du paysage : une carrière dans la création et l’entretien des jardins, des parcs ou des zones naturelles (comme par exemple jardinier-paysagiste) attire 47 % des personnes interrogées.
Laurent Bizot, chef d’une entreprise du paysage, et président de l’Union Nationale des Entreprise du Paysage (Unep), analyse : « Si les métiers de l’écologie et de l’économie verte ont toujours bénéficié d’un attrait particulier auprès des jeunes, les notions de fierté et de sens entrent désormais en ligne de compte dans leurs choix de carrière. Les bureaux et les open-spaces n’ont semble-t-il plus le vent en poupe, et les Millénials cherchent des métiers manuels, au contact de la nature. Il est plus que temps qu’ils découvrent les opportunités réelles que tous nos métiers ont à leur offrir, pour accélérer ensemble les transitions à l’œuvre. »
Des métiers verts délaissés car souvent méconnus
Pourquoi la moitié des entreprises du paysage* (49 %) qui ont cherché à embaucher en 2020 n’y sont-elles pas parvenu ?
Cette question est au cœur des enjeux de la filière depuis plusieurs années déjà. Le secteur, après avoir créé quelque 7 900 emplois en 2018 et 5 400 en 2019 (soit près de 20 emplois par jour sur les 2 ans), a continué d’embaucher en 2020 malgré la crise sanitaire. Mieux, les deux tiers (63 %) des entreprises du paysage qui sont concernées par l’emploi salarié déclarent vouloir embaucher durant le premier semestre 2021 !
Il s’avère que les aprioris des jeunes actifs sur ces métiers sont persistants : ils sont selon eux « trop techniques ou pénibles » (37 %), ne sont « pas assez rémunérés » (29 %) et « manquent de débouchés » pour un quart des jeunes interrogés (23 %).
Le manque d’information autour de ces métiers est également pointé du doigt par les jeunes, et notamment les étudiants, qui se disent être mal renseignés par les responsables d’orientations (28 %) ou n’ont pas du tout connaissance de ces métiers (19 %).
De nombreuses organisations, comme l’Unep, ont saisi cet enjeu depuis longtemps, et parient notamment sur l’apprentissage ou l’alternance afin d’aider les jeunes à se projeter au mieux dans ces métiers. Et cela porte ses fruits puisque presqu’un quart (23 %) des embauches dans le paysage ont été réalisées en contrat d’apprentissage et d’alternance* fin 2020, contre 6 % au premier semestre de la même année.
« Sans en connaître toute la technicité ou leur diversité, les jeunes Français adhèrent pourtant aux valeurs portées par nos métiers, qui font envie et attirent. Nous regardons dans la même direction et partageons les mêmes ambitions en matière de protection de la biodiversité ou de ville verte résiliente. Nous pouvons faire des heureux dans les deux camps. » commente Laurent Bizot, qui ambitionne de rendre encore plus visibles les métiers du paysage en 2021.
*Source chiffres : baromètre Val’hor-Unep-Agrica 2nd semestre 2020