Risques addictions : les comprendre et les prévenir
Publié le 8 novembre, 2024 à 16h24 , mis à jour le 16 janvier, 2025 à 14h07
La consommation de substances psychoactives (tabac, alcool, drogues, médicaments psychotropes) même à faible dose comporte des risques pour la santé et la sécurité des salariés. C’est pourquoi vous devez prendre des mesures pour réduire ce risque.
Comprendre le risque d’addiction
Même s’il est impossible de déterminer les causes exactes des pratiques addictives, il est certain qu’elles ont des facteurs interconnectés, comme le présente l’illustration, ci-dessous.
Risques d’addiction et entreprises du paysage, pourquoi êtes-vous concernés ?
Le risque d’addiction : un risque pour la sécurité de tous
Dès lors que vos salariés sont sous l’emprise d’une substance, le risque d’accident du travail est démultiplié. Une personne, dont l’état de conscience est modifié, est un danger non seulement pour elle-même mais aussi pour les autres (collègues, clients, public, fournisseurs).
Pour cette raison, il est nécessaire d’inscrire ce risque dans votre démarche de prévention et notamment dans votre document unique d’évaluation des risques professionnels.
Le travail, un facteur pouvant contribuer au risque d’addiction
Le milieu professionnel, quel qu’il soit, peut être un facteur de consommation. Il est courant de distinguer les consommations dans le cadre du travail (pots, salons, séminaires…) et les consommations pour tenir au travail. Ainsi, le travail peut être un des facteurs d’addiction, d’autant plus lorsque les salariés sont exposés à des aléas climatiques, au port de charges lourdes, au stress…
Comment lutter contre les pratiques addictives au travail ?
1. Associer l’ensemble de vos équipes dans la démarche d’évaluation et de sensibilisation
Afin d’avoir une démarche de prévention des risques d’addition efficace, l’Unep vous recommande d’associer l’ensemble de vos salariés ainsi que votre CSE. Pour les entreprises de moins de 11 salariés et donc non soumises à l’établissement d’un CSE, vous pouvez faire appel à votre CPHSCT locale. Par ailleurs, n’hésitez pas à contacter des professionnels de la prévention (préventeurs de la MSA, médecins du travail) ou vos différents réseaux (CPHSCT, Réseaux d’entraide de l’Unep…).
- Vous pouvez créer un groupe de travail sur ce sujet au sein de votre entreprise, et organiser des actions de sensibilisation et de formation pour permettre à vos salariés de mieux apprécier ce risque.
- Vous pouvez également inscrire votre entreprise dans des défis tels que le “Dry January”, défis qui consiste à passer un mois sans boire de l’alcool, ou encore le mois sans tabac en novembre.
Pour plus d’informations n’hésitez pas à contacter votre caisse de MSA.
2. Evaluer le risque lié aux pratiques addictives
Une fois vos salariés mobilisés, il est primordial d’évaluer le risque lié aux pratiques addictives dans votre entreprise. Pour vous aider dans cette démarche, vous pouvez vous questionner sur l’existence de :
- Pots, repas, séminaires avec la présence de boissons alcoolisées, tabac
- Postes de travail avec des activités dangereuses : conduites de véhicules ou de machines dangereuses, travail en hauteur…
- Exposition aux conditions climatiques
- Alerte de la part du médecin du travail
- Contact avec le public
Utiliser les outils juridiques à votre disposition
En tant qu’employeur, vous pouvez utiliser plusieurs leviers juridiques afin de lutter contre les pratiques addictives.
- Le document unique : comme pour tout risque, la lutte contre les pratiques addictives débute avec l’évaluation des risques matérialisée par le document unique.
- Le règlement intérieur : l’Unep vous encourage à préciser les règles liées à la consommation de substances dans votre entreprise. En indiquant par exemple :
- L’interdiction totale ou partielle de l’alcool sur le lieu de travail
- L’encadrement des pots d’entreprise
- Le rappel des dispositions du Code de la route concernant les seuils d’alcoolémie article R. 234-1
- Le rappel de l’interdiction de pénétrer dans les locaux de travail sous l’emprise de stupéfiants ainsi que la possibilité de recourir au dépistage de produits stupéfiants
- La liste des “fonctions hypersensibles” pour lesquelles un dépistage peut être pratiqué.
- L’encadrement des boissons : pour rappel les boissons sont encadrées dans l’entreprise en accord avec l’article R. 4228-20.
Ressources utiles
Retrouvez notre page dédiée aux risques psychosociaux (RPS).
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