Gestion de l’eau : mettre en place des solutions durables pour arroser les végétaux
2024 – Publication du Manifeste sur l’eau des entreprises du paysage
En 2024, la situation hydrologique de la France, causée notamment par les changements globaux, amène les entreprises du paysage à publier un manifeste sur l’eau. L’objectif étant d’apporter des solutions sur le triptyque :
- Sol vivant
- Palette végétale adaptée
- Gestion raisonnée de l’eau
A travers ces piliers de la résilience des territoires face aux changements climatiques, les entreprises du paysage apportent des solutions aux décideurs publics, se plaçant comme étant des entreprises utiles et responsables. Cette initiative est le fruit de la profession, souhaitant faire avancer les sujets de la gestion de l’eau, au regard des expériences des années passées.
Retrouvez les 7 propositions de l’Unep dans le manifeste de l’Unep sur l’eau.
L’Unep s’engage, par ses actions, en lien étroit avec l’interprofession Valhor. Pour en savoir plus, cliquez ici.
2022 et 2023 – Une situation hydrologique déficitaire
En 2022 et 2023, dans la quasi-totalité des départements, les entreprises du paysage ont été soumises aux arrêtés préfectoraux sécheresse – interdisant strictement d’arroser les espaces verts et entrainant ainsi une surmortalité des végétaux. En tout 700 communes ont connu des problèmes d’approvisionnement en eau potable.
Il ne peut y avoir de végétal sans eau. La filière du paysage est au cœur de la planification écologique de l’espace urbain, engagée par l’Etat. Elle promeut une gestion raisonnée de l’eau et possède une véritable expertise au travers de systèmes d’arrosage plus perfectionnés et le choix d’une palette végétale adaptée au dérèglement climatique.
Face aux risques sérieux de pénurie d’eau pour l’été 2023, l’Unep a présenté au Gouvernement et au Parlement dès le mois de février, des solutions à court et moyen terme pour permettre aux entreprises du paysage d’arroser les végétaux, ingrédient essentiel à la réussite de la politique de renaturation de l’Etat.
Les solutions proposées par l’Unep aux décideurs politiques
- Faire évoluer la réglementation pour arroser les jardins et plantations récentes de moins de 2 ans
Chaque année l’Etat adresse aux préfectures un guide de mise en œuvre des mesures de restriction des usages de l’eau en période de sécheresse.
L’Unep demande qu’un assouplissement réglementaire soit réalisé a minima pour les jeunes plantations de moins de 2 ans au sein de ce guide. Cette solution permettrait de garantir la survie des jeunes végétaux, d’épargner des frais supplémentaires aux entreprises, particuliers et collectivités et à long-terme de garantir la pérennité des aménagements paysagers.
- Accroitre l’utilisation des eaux usées pour arroser les espaces verts
L’utilisation des eaux usées reste très peu développée en France. Au total, moins de 1 % des eaux usées sont réutilisées dans l’hexagone, contre 14 % en Espagne et 9 % en Italie par exemple. L’Unep recommande au Gouvernement de lever les freins réglementaires et de mettre en place une stratégie pour accroître la réutilisation des eaux usées dans les espaces verts.
- Rendre obligatoire l’installation d’une cuve de récupération d’eau de pluie pour les nouvelles constructions et les projets de rénovation, dans l’objectif de valoriser cette ressource
La France apparaît en retard sur le sujet de la récupération de l’eau de pluie alors que cette solution est économique et vertueuse. L’Unep encourage le Gouvernement à rendre obligatoire l’installation d’une cuve de récupération d’eau[1] de pluie pour les nouvelles constructions et pour les projets de rénovation.
Les résultats de l’action de l’Unep
- Assouplissement réglementaire pour arroser les jeunes plantations de moins de 2 ans
Le ministère de la Transition écologique a révisé en mai 2023 son “guide circulaire” qui vient préciser les mesures de restriction d’usage de l’eau aux préfectures. Le Gouvernement a adopté la proposition de l’Unep pour faire évoluer au sein de ce guide l’arrosage “des arbres et arbustes plantés en pleine terre entre 20h et 9h” et non plus un an.
De surcroît, l’Unep a territorialisé son action. En Pyrénées-Orientales, l’intégration au comité “ressources en eau” a permis d’obtenir une avancée réglementation pour inscrire dans l’arrêté sécheresse de l’été 2023 la possibilité d’arroser les plantations de moins de 2 ans (dans la limite de 20% des volumes habituels, et sous réserve de la mise en place d’un paillage végétal).
- Annonce du plan eau par le Gouvernement
La filière du paysage a été très attentive aux mesures annoncées par le Président de la République dans le cadre de son plan eau. Le plan d’action répond à plusieurs demandes exprimées par l’Unep :
Solutions fondées sur la nature : Une enveloppe de 100M€ sera ouverte pour financer de projets de renaturation et de désimpermabilisation des collectivités dans le cadre du Fonds vert. Et un travail sera engagé pour redynamiser et réactualiser le plan de la filière de génie écologique.
Eau usée : Le Gouvernement a annoncé sa volonté pour accroître l’usage de l’eau usée en France et de lever les principaux freins réglementaires. Le Président Emmanuel Macron pour « développer 1000 projets » d’ici la fin du quinquennat et être force de proposition pour accroître l’utilisation de l’eau usée.
Eau de pluie : Enfin, le plan eau prévoit d’accompagner les particuliers pour l’installation de récupérateurs d’eau de pluie en fonction des besoins sur les territoires.
L’Unep poursuivra son travail auprès des décideurs politiques afin de faire valoir les solutions alternatives à développer pour économiser la ressource en eau potable. Dans les territoires, l’Unep souhaite prendre part aux comités “ressources en eau” pour garantir une juste disponibilité de l’eau sur le long-terme pour tous les usages et porter des solutions, permettant dans un territoire donné, d’économiser la ressource en eau durant l’hiver afin d’anticiper les sécheresses printanières et estivales.
[1] La capacité d’une citerne d’eau de pluie doit être proportionnelle à la surface du toit. Pour une surface inférieure à 100 m², il faut une citerne d’au moins 3.000 litres.