Baromètre du paysage : une année 2021 particulièrement dynamique
Publié le 17 février, 2022 à 09h39 , mis à jour le 25 juin, 2024 à 12h30
Paris, le 17 février 2022
L’Union Nationale des Entreprises du Paysage (Unep), avec le soutien du groupe Agrica, et l’interprofession de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage (VAL’HOR) dévoilent les performances économiques de la filière du paysage du 2nd semestre 2021.
Après une année 2020 particulière pour l’ensemble de l’économie du pays, l’année 2021 renoue avec une très belle dynamique pour les entreprises du paysage : le marché progresse de 11 % par rapport à 2020 et surtout de 9 % par rapport à l’année 2019. Cette performance vient soutenir une dynamique haussière depuis plusieurs années (+ 3,5 % en 2019 et + 15 % sur la période 2017 et 2018). Corollaire de cette croissance, le solde de l’emploi est positif pour la troisième année consécutive.
Si cette hausse globale est portée par une demande croissante de la part des particuliers et des clients privés collectifs, les marchés publics accusent un décalage une nouvelle fois très marqué. Le niveau des commandes publiques ne progresse toujours pas, et le marché reste très attentiste malgré une demande forte de la part des Français pour intégrer plus de végétal au cœur des espaces publics.
Une très bonne dynamique économique en 2021, malgré un marché public toujours trop attentiste
Sur l’ensemble de l’année 2021, le marché du paysage progresse de quasiment 9 % par rapport à 2019 (+ 11 points par rapport à 2020).
Alors que les activités d’entretien étaient celles qui portaient la croissance des entreprises du paysage, devant la création de jardins et d’espaces verts, la tendance s’est opérée depuis la sortie du premier confinement : la création affiche une croissance de 10 % par rapport à 2019 (+ 12,5 points par rapport à 2020), alors que l’entretien est en croissance de 7 % par rapport à 2019 (+ 8,5 points par rapport à 2020).
Parmi les trois marchés adressés par la profession, la demande est plus vigoureuse chez les particuliers sur l’ensemble de l’année 2021 : +13 % par rapport à 2019 (+ 13,5 points par rapport à 2020).
Le marché des professionnels privés (entreprises, immobilier, syndic…) connait également une forte dynamique : le chiffre d’affaires réalisé sur ce segment affiche une croissance forte de 9,5 % par rapport à 2019 (+ 12 points par rapport à 2020).
La croissance est beaucoup plus contenue sur les marchés publics, avec une évolution du CA de seulement 1 % par rapport à 2019 (+ 4,5 points par rapport à 2020). Après une année 2020 particulièrement difficile, les contrats publics se font toujours attendre et le niveau des commandes ne décolle pas, faisant perdurer une atonie visible depuis désormais plusieurs années.
Raphaël Hérody, président de la commission économique de l’Unep, analyse : « Les décideurs publics doivent prendre rapidement conscience de l’importance de la végétalisation pour répondre à l’urgence des transitions urbaines à l’œuvre. Deux ans après les élections municipales, les politiques publiques locales doivent impérativement reposer sur des choix durables et ambitieux pour végétaliser l’espace public. Les différents confinements ont souligné le besoin de faciliter et de multiplier les accès au vert au profit des citoyens. Il serait dommage que les édiles parient sur des solutions éphémères et à faible impact environnemental et social, peu compatibles avec la nécessaire transition écologique. »
L’emploi au beau fixe
Corollaire de cette dynamique, le solde de l’emploi est nettement positif (+ 5 points), et ce pour la 3e année consécutive.
7 entreprises sur 10 concernées par l’emploi salarié ont embauché rien qu’au second semestre 2021.
En parallèle, le pourcentage d’entreprises ayant cherché à embaucher sans y parvenir continue de progresser pour atteindre en 2021 62 % ; un niveau record qui est en augmentation de 14 points par rapport à la période d’avant-crise.
Laurent Bizot, président de l’Unep, commente : « Le secteur du paysage crée sans cesse des emplois. En 2020, en pleine crise, nos entreprises ont créé 20 emplois par jour. Mais nous manquons plus que jamais de main d’œuvre qualifiée. Pourtant la diversité et l’évolutivité de nos métiers, leur rôle clé dans la protection de l’environnement et du vivant et les valeurs qu’ils portent répondent aux aspirations des jeunes générations de travailleurs. Il devient urgent de lancer un grand plan de valorisation de nos métiers, porté par le ministère de l’Agriculture, de concert avec l’Éducation nationale et la formation professionnelle agricole. Nous ne pouvons plus attendre pour rendre la transition écologique concrète, que tous demandent mais dont trop peu se saisissent. »
À noter que les emplois créés par les entreprises du paysage sont durables et parient sur l’avenir : 48 % des nouveaux emplois sont des CDI, 21 % sont des contrats d’apprentissage ou d’alternance, et 31 % sont des CDD (chiffres constatés au 2nd semestre 2021).
Des entreprises toujours optimistes malgré un environnement toujours incertain
Bien que l’activité soit porteuse, les problèmes d’approvisionnement et les difficultés de recrutement restent toutefois en tête des préoccupations des chefs d’entreprise du paysage. Les tensions inflationnistes, l’incertitude sanitaire couplées à un fort absentéisme des collaborateurs en début d’année 2022 sont également autant d’éléments qui peuvent participer à freiner ou à différer la reprise.
Marqueur d’un état d’esprit positif des chefs d’entreprise et d’une volonté de développer leur attractivité, l’investissement est au beau fixe : 83 % des professionnels du secteur ont réalisé un ou plusieurs investissements au cours de l’année 2021 (+ 5 points par rapport à 2019), principalement dans le matériel de production (81 %).
Le chiffre d’affaires de la filière devrait continuer à progresser au premier semestre 2022, d’environ 3 %, porté principalement par le marché des particuliers et des professionnels privés, mais sans grand rebond attendu du côté de la commande publique.
Méthodologie : Enquête réalisée par VAL’HOR pour le compte de l’Unep en janvier 2022 auprès de 350 paysagistes (100 entreprises de 5 salariés et moins, 150 entreprises de 6 à 19 salariés, 100 entreprises de plus de 20 salariés) ; les informations obtenues ont systématiquement fait l’objet de repondération adéquate sur la base de résultats établis par l‘étude structurelle.