Baromètre du paysage – 2022, une croissance favorable à la nature en ville
Publié le 22 mars, 2023 à 14h00 , mis à jour le 25 juin, 2024 à 12h28
Paris, le 22 mars 2023 – L’Union Nationale des Entreprises du Paysage (Unep), avec le soutien du groupe AGRICA et l’Interprofession de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage (VALHOR), dévoile les performances économiques de la branche du paysage du 2nd semestre 2022. Après une année marquée par l’instabilité économique et géopolitique, la croissance des entreprises du paysage demeure dynamique en 2022 (+ 6 %). Cette performance économique a été en partie soutenue par la croissance des marchés publics, plus vigoureux fin 2022 (+ 8 %) que les semestres précédents. Malgré des performances moins robustes que les années précédentes, les besoins sur le front de l’emploi restent toujours forts, et les investissements restent élevés.
Les chiffres clés à retenir (1)
Une dynamique positive portée par le retour salutaire des marchés publics
Le marché du paysage poursuit sa croissance en 2022 : le chiffre d’affaires de la branche progresse de 6 % en 2022, contre + 9 % en 2021 ; un recul de 3 points de croissance dû à une conjoncture peu favorable. Sur l’ensemble de l’année 2022, l’activité dédiée à la création des jardins et des espaces verts conserve son avance (+ 6,5 %) sur celle liée à l’entretien (+ 5,5 %).
Sur les trois marchés adressés par la profession, l’activité est restée soutenue sur celui des particuliers sur l’ensemble de l’année 2022 : + 5,5 % de chiffre d’affaires réalisé par rapport à 2021. Après des années sous le signe de l’attentisme, un léger rebond a enfin eu lieu pour les marchés publics avec une croissance de 6 % du chiffre d’affaires, après un décrochage sur les années précédentes. Surtout, il s’agit du seul marché où la croissance a augmenté sur le 2nd semestre (+8 %). Enfin, la croissance a été plus contenue que prévue sur le marché des professionnels privés (entreprises, immobilier, syndic, HLM…), avec une progression du chiffre d’affaires de seulement 6 % par rapport à 2021.
« Ces résultats dynamiques des entreprises du paysage sont concomitants à la prise de conscience de l’urgence de lutter contre le réchauffement climatique et du rôle clé du végétal pour y parvenir. Il est rassurant de voir que les marchés publics se montrent enfin réceptifs en cette fin d’année, avec 40 % de devis transformés (soit 9 points de plus qu’au 2nd semestre 2020) ; preuve que les promesses de végétalisation de l’espace public sont en train d’être concrétisées. L’inquiétude est plutôt du côté du marché des professionnels privés, qui ont ralenti la cadence malgré un début d’année pourtant dynamique. » explique Nicolas Leroy, président de la commission économique de l’Unep.
Des niveaux d’embauche et d’investissement toujours stables
Le solde d’emploi demeure toujours nettement positif (4 points) pour la 4e année consécutive. Les embauches au 2nd semestre 2022 ont concerné en majorité des postes d’ouvriers (53 %) et d’ouvriers qualifiés (38 %). A noter que la proportion d’ouvriers qualifiés dans les embauches a augmenté (+ 8 points en un an), prouvant la montée en compétence nécessaire pour assurer des projets de plus en plus techniques.
Les difficultés d’embauches que connaissent les entreprises du paysage persistent, mais de manière moins excessive que les années précédentes : 46 % des professionnels ont essayé d’embaucher sans y parvenir au second semestre 2022 contre plus de 60 % en 2021. Du côté des investissements, la part des professionnels en ayant réalisé a baissé de 9 points (74 % en 2022 contre 83 % en 2021) et se concentre sur le renouvellement de matériel de production ou de transport (76 %).
Des entrepreneurs optimistes malgré l’anticipation d’une stagnation
Pour 2023, l’inflation généralisée et la hausse des coûts de production semble peser sur toute dynamique de reprise : les entrepreneurs s’accordent vers une quasi–stagnation du chiffre d’affaires sur l’ensemble de leurs marchés, avec une croissance globale qui s’établirait à 0,5 % au 1er semestre 2023. Le sujet de l’inflation est d’ailleurs passée en première position (+ 4 places) des préoccupations des entrepreneurs du paysage pour 22 % des entreprises sollicitées, suivi de près par les difficultés d’embauche, en particulier sur des postes qualifiés (21 %). Toutefois, 68 % des chefs d’entreprise prévoient d’investir en 2023 et 63 % d’entre eux aimeraient augmenter leurs effectifs l’an prochain. Parmi ces derniers, la moitié des embauches envisagées concernent des ouvriers qualifiés (49 %), soit 10 points de plus qu’en 2021.
Pour Laurent Bizot, président de l’Unep : « Ces chiffres renforcent l’image d’une branche du paysage résiliente et confiante en l’avenir, malgré les tensions inflationnistes : nos entreprises continuent à recruter du personnel toujours plus qualifié et gardent un niveau d’investissement élevé pour maintenir une qualité de prestation et profiter de matériels plus innovants et respectueux de l’environnement. Parmi les polycrises qui traversent notre société, nous garderons en tête la crise climatique. Les objectifs de nos entreprises pour la suite sont clairs face aux enjeux à venir : nous souhaitons travailler à une meilleure identification des entreprises sur leurs domaines d’intervention – notamment sur la gestion de l’eau -, à la montée en compétence continue de nos collaborateurs sur les sujets de préservation du vivant et de la biodiversité, et à la montée en puissance de l’innovation dans la branche. »
Méthodologie : Enquête réalisée par Xerfi Spécific pour VALHOR en février 2023 auprès de 350 entreprises du paysage (100 entreprises de 5 salariés et moins, 150 entreprises de 6 à 19 salariés, 100 entreprises de plus de 20 salariés) ; les informations obtenues ont systématiquement fait l’objet de repondération adéquate sur la base de résultats établis par l‘étude structurelle.