B.C.1-R0 : Travaux de paysagisme d’intérieur : décors permanents en plantes naturelles
Objet et domaine d’application
Ces travaux de paysagisme d’intérieur concernent la mise en place de décors permanents en plantes naturelles (les plantes vivantes sont dites « plantes naturelles » par opposition aux « plantes artificielles »). Ils comprennent la livraison d’un décor végétal à base de plantes d’intérieur et la mise en œuvre de substrats.
Ne sont pas concernés par les travaux de paysagisme d’intérieur :
- l’entretien des décors permanents (cf. règles professionnelles B.E.1-R0 «Travaux d’entretien des aménagements de paysagisme d’intérieur ») ;
- la mise en place de décors artificiels (cf. règles professionnelles B.C.2-R0 «Travaux de paysagisme d’intérieur :décors permanents en plantes artificielles ») ;
- la conception et la mise en place de l’éclairage.
Termes définis dans le fichier PDF
- Support de plantation : Terreau, Sable, Fibre de coco, Fibre de bois, Billes d’argile, Laine de roche, Pouzzolane, Tourbe, Terre végétale
- Amendements : Amendements organiques, amendements minéraux
- Supports de mise en scène : Polystyrène, Plâtre, Gravier, Mousse florale décorative
- Contenants
- Jardins d’intérieur
- Pots de culture
- Modes de culture hors sol : Hydroculture, Semi-hydro-culture, Pleine terre
- Termes propres aux travaux : Hauteur plantée, Installation, Chignonnage et déchignonnage, Plantation, Taille de formation, Étanchéité, Drainage, Analyse du sol, Bassinage, Acclimatation, Sonde hygrométrique du sol, Tuteurage, haubanage
- Éléments de décors et surfaçage
- Définitions agronomiques : Granulométrie, pH, Conductivité, Eléments nutritifs, Luminosité, Hygrométrie, Mycorhization, Matière organique, Foisonnement, Tassement, Plantes héliophiles, Plantes sciaphiles
- Types de bâtiments particuliers : Établissement recevant du public (ERP), Immeubles de grande hauteur (IGH)
Présentation de la règle professionnelle « Travaux de paysagisme d’intérieur : décors permanents en plantes naturelles »
Analyse du site
État des lieux
L’état des lieux se fait par l’étude du plan et par une visite du chantier. Les éléments à prendre en compte sont les suivants.
Les consignes de sécurité et d’hygiène du bâtiment
Les éléments de sécurité et d’hygiène à prendre en compte, notamment pour la disposition de l’aménagement, le choix des matériaux et des végétaux sont les suivants :
- les règlements de sécurité contre l’incendie dans les Établissements recevant du public (ERP) ou dans les Immeubles de grande hauteur (IGH) ou les dispositions spécifiques liées au bâtiment ;
- la toxicité ou le caractère allergène des plantes en fonction du type de public qui fréquente le bâtiment (enfants, salariés, personnes âgées, etc.) et de la destination du bâtiment (hôpital, restaurant, établissement de soins, etc.) ;
- le plan de prévention ou le Plan particulier de sécurité et de protection de la santé (PPSPS) ;
- la visibilité et l’accès des panneaux de sécurité et appareils de protection (extincteur, défibrillateur, borne incendie, etc.) ;
- le sens de circulation et les issues de secours.
La température ambiante
Les conditions de chauffage et de climatisation sont vérifiées afin d’ajuster la disposition des aménagements et de choisir des végétaux adaptés.
La température est mesurée à l’aide d’un thermomètre. Les températures minimales nécessaires à la réalisation de décors naturels sont :
- entre 15 et 22°C pour un aménagement « serre chaude » ;
- entre 10 et 18°C pour un aménagement « serre froide ».
La température maximale pour la mise en place d’un décor en plantes naturelles est de 30°C.
Dans le contexte d’un décor en plantes naturelles, il convient d’éviter des baisses de températures au dessous de 10°C. Certaines plantes supportent cependant des températures plus fraîches en hiver, c’est le cas de certains palmiers.
Il convient également de connaitre les conditions de chauffage. Il s’agit notamment de vérifier les conditions de température dans les bureaux qui sont fermés durant le week-end. En règle générale, il est préférable que la température soit inférieure à 16°C durant la nuit.
Un arrêt du chauffage et/ou de la ventilation a des conséquences sur les plantes. De ce fait, une programmation sur minuterie peut-être nécessaire.
Cependant, généralement dans les bureaux, les températures varient peu, ce qui permet à la plupart des plantes d’intérieur de s’adapter sans problème.
Cas particuliers :
- proximité de grandes baies ou de façades vitrées exposées plein sud (halls d’entrée, piscines) : les températures peuvent parfois atteindre 35°C ;
- sas d’entrée : la température varie souvent. La nuit, elle peut descendre au dessous de 15°C.
Dans ces espaces, il convient également de faire attention aux courants d’airs.
Pour chaque emplacement, même présentant de fortes variations de températures, on pourra trouver une plante adaptée.
La luminosité
La luminosité est mesurée dans toutes les zones d’aménagement prévues, afin de choisir des végétaux adaptés. Elle est mesurée à l’aide d’un luxmètre.
L’orientation du bâtiment est étudiée.
Les luminosités minimales nécessaires à la réalisation de décors naturels sont :
- 500 Lux pour un aménagement « serre chaude » ;
- 1 000 Lux pour un aménagement « serre froide ».
Certaines plantes arrivent à pousser avec une luminosité inférieure aux luminosités précitées, c’est le cas pour le Rhapis excelas et le Dracaena qui poussent à 500 Lux.
D’autres plantes, telles que le Ficus et quelques palmiers, ont un besoin en luminosité bien supérieur (un minimum de 1 000 à 2 500 Lux leur est nécessaire). Pour un Cactus, le besoin en luminosité peut même atteindre 10 000 Lux.
Les besoins de la plante correspondent à une durée d’exposition de 12h par jour. Lorsque le temps d’exposition journalier est inférieur à 12h, la plante nécessite une intensité lumineuse supérieure.
Ainsi, si le besoin est de 1 200 Lux, elle peut obtenir suffisamment d’énergie avec :
- 10h d’éclairement avec une intensité de 120 Lux/h en moyenne ;
- 12h d’éclairement avec une intensité de 100 Lux/h en moyenne ;
- 18h d’éclairement avec une intensité de 67 Lux/h en moyenne.
Dans le cas des bâtiments possédant des structures en verre, il convient d’étudier en détail le couple luminosité / ventilation. Les bâtiments possédant des structures en verre permettent un très bon éclairage mais ne conviennent aux plantes que si une bonne ventilation est assurée. En effet, lorsque la surface du verre est importante, on assiste à une augmentation de chaleur. Des rayonnements chauds, correspondant à des longueurs d’onde élevées, s’accumulent donc dans la pièce en quantité importante. Ces radiations ne peuvent retraverser le verre, ce qui explique l’augmentation de la chaleur derrière les vitres, c’est le principe de l’effet de serre. Il convient de sélectionner des plantes héliophiles à feuillage résistant coriace ou duveteux par exemple. D’autre part une bonne ventilation est nécessaire pour le maintien de conditions favorables pour la plante.
Il convient également de tenir compte de l’éloignement des plantes des fenêtres (recommandé à 1 ou 2 m). Cela permet notamment d’éviter l’effet de « loupe » derrière la vitre qui provoque des brûlures du feuillage. Ainsi, une plante placée deux fois plus loin de la fenêtre, reçoit quatre fois moins de lumière.
Il est nécessaire de prendre en compte les voilages, vitres teintées et les stores, potentiellement fermés plusieurs heures par jour ainsi que l’orientation du bâtiment par rapport à l’exposition au soleil. Un brise rayon ou un ombrage peuvent être également insérés dans le décor.
Dans les espaces où la lumière naturelle est insuffisante, il est possible d’utiliser des lampes spéciales pour plantes (lampes horticoles) qui permettent de satisfaire les besoins de la plante en luminosité. Cependant, ces lampes ne peuvent se substituer à un minimum d’éclairage naturel. Il convient alors de sélectionner des plantes sciaphiles.
Retrouvez la règle professionnelle « Travaux de paysagisme d’intérieur : décors permanents en plantes naturelles » au complet en suivant le lien ci-dessous :