Dérèglement climatique : végétaliser la ville pour atténuer les effets
Publié le 27 juillet, 2021 à 17h48 , mis à jour le 25 juin, 2024 à 12h31
À Paris, le 27 juillet 2021
Plusieurs épisodes exceptionnels de précipitation ont frappé un peu partout en Europe en ce mois de juillet. Cet été, un temps chaud et sec est prévu dans l’Hexagone, ainsi que des pics de chaleur attendus dans les cœurs des villes.
Les effets de ces dérèglements climatiques sont de plus en plus tangibles et renforcent l’urgence, pour l’Observatoire des villes vertes, de mettre en place des moyens simples, pérennes et efficaces pour en limiter les effets dans les villes . Face à une hausse de la fréquence des épisodes climatiques extrêmes, l’intégration d’une végétalisation des villes dans le panel des solutions est plus que jamais à l’ordre du jour. Contre les pics de chaleur, pour lutter contre les « îlots de chaleur » et favoriser l’abaissement des températures tant diurnes que nocturnes il convient de végétaliser certains espaces par exemple. Et face aux pluies torrentielles, les sols en milieu urbain appellent à redevenir des filtres naturels, permis par les espaces verts principalement.
Le pari du végétal reste efficace face aux îlots de chaleur urbains
Dans la lutte contre ces îlots de chaleur urbains, la végétalisation joue un rôle clé. En choisissant de planter régulièrement, de végétaliser et de « renaturer » des espaces publics imperméabilisés, des murs ou des toitures, les villes peuvent contribuer à atténuer l’effet de piégeage du rayonnement solaire dans les matériaux urbains et des rejets anthropiques de chaleur causés par l’activité humaine (trafic routier, utilisation de solvants, climatisation…).
En atténuant l’effet de ces îlots de chaleur urbains, les espaces verts permettent de limiter les besoins en climatisation pour les bâtiments collectifs proches (mairies, écoles, bibliothèques…). Une enquête menée par l’Ifop et l’Unep en 2019 apporte une analyse toujours actuelle sur le rapport que les Français entretiennent avec leur jardin, et leur souhait de voir se développer le vert dans des villes en manque de végétalisation. En effet, seul 1,3% du budget des villes est dédié aux espaces verts (Palmarès des villes vertes 2020) alors que 8 Français sur 10 trouvent qu’il n’y a pas assez de végétal en centre-ville. Un sentiment renforcé par la crise sanitaire : 7 Français sur 10 (69 %) ont déclaré que les espaces verts publics leur ont manqué durant le confinement. (Enquête Observatoire des villes vertes avec YouGov – juin 2020).
Créer des percées vertes dans le béton pour rendre nos villes plus perméables
Plusieurs villes ont compris cet enjeu et prennent des initiatives remarquables dans la végétalisation de l’espace public. Dans son ensemble, la lutte contre l’artificialisation des sols mobilise ! Plus de 16 villes interrogées sur 18 ont déclaré s’être emparées du sujet. Amiens projette notamment de créer un observatoire dédié pour évaluer un développement urbain plus conscient et étudier ses taux d’artificialisation des sols.
Presque la moitié des villes répondantes lors de la 9ème vague de l’Observatoire des villes vertes envisagent ou ont déjà débuté le verdissement des cours d’école. Une pratique qui permet de lutter contre les îlots de chaleur mais aussi de rendre plus absorbable le sol en cas de pluie intense. (Enquête Artificialisation des sols en ville – février 2021).
D’autres collectivités ont décidé de laisser libre cours à la végétation spontanée en ville, la laissant croître sans intervention humaine sur un site. Une présence végétale qui a ses bons côtés puisqu’un espace vert comme une pelouse, en cas de pluie, va avoir un taux de ruissellement de 0,05 % à 0,2 %. En revanche, sur un trottoir ce taux sera de l’ordre de 0,95 %2. Côté outils, elles s’appuient sur les plans de gestion différenciée, élaborés pour laisser plus de place à la flore spontanée et locale, mis en place ou en train de l’être pour plus de 9 villes sur 10 (94 %) comme à Marseille ou à Bordeaux (Enquête Végétation spontanée – Juillet 2021).