Le GTM Végétalisation du bâti et paysagisme d’intérieur prend la route de Nantes !
Publié le 4 avril, 2022 à 14h55 , mis à jour le 25 juin, 2024 à 12h30
Le groupe technique de métier consacré à la végétalisation du bâti et au paysagisme d’intérieur (VBPI) a tenu sa réunion biannuelle les 24 et 25 mars derniers à Nantes. L’interprofession régionale de la filière forêt, FiBois Pays de la Loire, a accueilli le GTM dans ses locaux, dévoilant aux yeux curieux la technique et le charme des constructions en bois. Sous la présidence de Pascal Bodin, les discussions ont principalement porté sur les projets de l’année 2022.
- La mise en valeur du paysagisme d’intérieur français, par une campagne photo de réalisations emblématiques.
- La question de la formation, avec le CQP aménagement paysager (spécialité intérieur) qui sera lancé en 2022 par l’établissement de Saint-Germain-en-Laye, un projet de CS et la mise à jour d’une formation sur les toitures végétalisées.
- Un retour sur l’expérimentation 2021 sur l’éclairage des plantes d’intérieur et sur une série de fiches de communication.
- Des discussions sur le paysagisme d’intérieur en Europe, sur l’ignifugation des plantes naturelles, sur l’évolution des pratiques en végétalisation de toitures…
Après une année 2021 marquée par les réunions à distance, le GTM VBPI a pu de nouveau organiser son évènement délocalisé en région. Pour sa 4e édition, c’est Nantes qui avait été choisie. Aurélie Bonnin, de Vert Morisson, membre du GTM, a concocté à ses collègues une journée riche de belles visites, avec la collaboration de Béatrice, la déléguée régionale des Pays de la Loire, et Sandra Laigneau, des Jardins de Gally. Cette journée était ouverte aux paysagistes d’intérieur de toute la France.
Le groupe s’est donné rendez-vous à l’hôtel Mercure Nantes centre-gare. Trois façades du bâtiment ont été rénovées il y a deux ans et se sont vues adjoindre un grand mur végétalisé. Les plantes sont installées sur des panneaux de laines minérales fixés sur une structure en aluminium, rendant l’aménagement très léger. Un dense réseau de goutteurs et plusieurs sondes permettent de maintenir le substrat humide sans gaspillage, pour assurer la survie des plantes et éviter les dommages par des baisses brutales de température. Ce mur a aussi fait l’objet d’une collaboration pour l’installation d’éclairages du plus bel effet.
Après un trajet en tram, les visiteurs entrent dans le centre commercial Atlantis, deuxième plus grand de l’ouest français. Auparavant traité à la mode de la jungle, avec des plantes nombreuses et foisonnantes, il a fait l’objet d’une rénovation et d’un changement de style en 2014. Le donneur d’ordres étant très friand de végétation, il a fait en sorte que le nouveau projet fasse la part belle aux plantes naturelles qui sont au nombre de 3500 ! Elles sont habilement arrangées en grands mails végétaux, plantes et arbres en pots, arbres semi-naturels, colonnes végétales, murs végétalisés… qui ont été récompensées par un prix européen du paysagisme d’intérieur en 2015. Les visites de surveillance et d’entretien sont nombreuses, toutes les semaines, pour assurer un développement optimal et anticiper d’éventuels problèmes (comme des attaques de thrips, faisant l’objet d’une lutte biologique).
La matinée prend fin par la visite des locaux d’Artelia, un bureau d’études d’ingénierie. Un déménagement dans de nouveaux locaux a été l’occasion de passer de bureaux individuels à des espaces ouverts de travail, sur 4 étages, en 2021. Le végétal a immédiatement été envisagé comme LA solution pour embellir les lieux et surtout améliorer les conditions de travail et le bien-être des employés. Les principes de la biophilie ont éclairé le travail conjoint du paysagiste et de l’architecte d’intérieur : les couleurs ont été choisies parmi des tons naturels, s’accordant bien avec les plantes ; les textures ont laissé une grande place au bois ; etc. Les végétaux ont été voulus proches des employés, assurant une meilleure lisibilité de l’espace tout en rendant d’autres services : espaces de refuge pour discuter ou s’isoler, délimitation d’espaces de réunion par de futures plantes grimpantes, dissimulation de l’espace sous les bureaux… Les locaux abritent 240 collaborateurs, et plus de 300 plantes. On compte 1 plante pour 5 m², alors que les paysagistes d’intérieur bataillent souvent pour descendre sous le seuil de 1 plante pour 10 m² ! Et l’aménagement est encore en évolution : quelques adaptations seront effectuées en fonction de l’usage des collaborateurs, et d’autres seront ajoutés car les usagers en demandent plus !
Après le déjeuner, le groupe reprend le chemin du tram pour mettre le cap sur le centre de Nantes. L’IEA (Institut des Études Avancées), fondation d’utilité publique accueillant des chercheurs pour développer une pensée libre hors du contexte académique, nous ouvre ses portes. Le bâtiment abrite une toiture végétalisée accessible à mi-hauteur où les plantes bénéficient d’une trentaine de centimètres de substrat. La palette végétale, très bien adaptée au lieu depuis sa conception en 2007, a fait l’objet de quelques ajouts esthétiques : ajout de vivaces et de fleurs, de quelques grands arbres en pots, de cheminements en pas japonais… Sur les plus hauts toits du bâtiment, une toiture végétalisée inaccessible de sédums est entretenue par les mêmes paysagistes, qui assurent le bon développement des plantes installées initialement mais aussi des spontanées, pour améliorer la biodiversité du lieu.
En passant dans le quartier, le groupe marque deux arrêts à l’accueil de Véolia et de la Dreal. Des murs végétalisés sur nappe continue saluent les visiteurs entrant dans le bâtiment. Les substrats diffèrent (laine de roche ou feutre) mais la technique est similaire, pour un résultat plaisant.
La dernière visite réserve une surprise. Au siège du Crédit Mutuel, dans le hall, se déploie une réplique miniature du futur Arbre aux Hérons, œuvre mécanique en cours de développement aux Machines de l’Île ! Il a été végétalisé par une paysagiste d’intérieur qui en prend grand soin tout en faisant face aux contraintes du lieu (faible lumière en hiver, température constante élevée…) Le résultat est au rendez-vous et on a hâte de découvrir l’œuvre originelle !
Après un dernier verre, les paysagistes d’intérieur se séparent pour profiter de la ville durant le week-end ou reprendre la route. Qui sait ce que 2023 leur réservera !