Les plantations
Sous notre climat tempéré, les périodes de plantation des végétaux dépendent de la saison, des espèces choisies et du mode de conditionnement de ces dernières. Ces périodes de plantation influencent la reprise des végétaux, c’est-à-dire le moment où les racines et radicelles recommencent à se développer pour alimenter la plante et stabiliser cette dernière dans son nouvel environnement. Pour la partie végétale, l’aménagement de jardin est ainsi plus opportun au moment le plus propice pour les plantes. C’est la raison pour laquelle les paysagistes choisissent certains mois plutôt que d’autres pour effectuer les travaux.
Quand planter ?
Les espèces persistantes
Ce sont des plantes qui conservent toute l’année leur feuillage, en le renouvelant en continu ou par courtes périodes étalées sur un an ou deux ans. Les plantes persistantes sont privilégiées dans la création de jardin depuis quelques années, surtout dans les jardins de ville, car elles conservent leur volume et leurs couleurs en hiver.
Ces plantes ont un cycle végétatif plus long que les plantes caduques, elles gardent une sève active en hiver même si cette activité est réduite par rapport à la période de croissance qui a lieu du printemps à l’été. Elles sont donc sensibles à la sécheresse automnale et hivernale, car elles ont besoin d’eau pour maintenir la vivacité de leur feuillage.
Ce sont par exemple : le laurier-tin (Viburnum tinus), l’osmanthe, l’éléagnus, le houx, le mahonia, le photinia, le sarcococca, les rhodendrons et camélias, les petits conifères parmi les arbustes, les grands conifères, les magnolias, l’olivier, le chêne vert et les eucalyptus parmi les arbres, mais aussi les bambous qui conservent leurs feuilles tout l’hiver.
- La plantation des espèces persistantes se prévoit de préférence au printemps pour bénéficier de l’humidité apportée par les pluies, ce qui réduit les besoins en arrosage. Le début du printemps est préférable, à condition que le sol soit bien dégelé et bien drainé.
- La fin du printemps est plus problématique car la période estivale suit avec ses chaleurs intenses et ses sécheresses. Les plantes auront donc besoin d’un arrosage copieux et très régulier pour rependre. Les oublis d’arrosage ont, à cette époque, des conséquences directes sur la bonne reprise des végétaux.
- La plantation s’effectue aussi en tout début d’automne, pour profiter des pluies. Cette période leur permet d’avoir le temps de reprendre dans un sol encore chaud, et d’installer leurs racines avant le froid hivernal. Selon les régions, il ne faut pas dépasser fin octobre ou le tout début novembre pour cette plantation.
Les espèces caduques
Ces plantes perdent leur feuillage en automne quand les températures commencent à baisser. La sève redescend également dans les tiges pour rester en dormance jusqu’au printemps suivant. La croissance redémarre au printemps avec la remontée de sève, ce qui permet le débourrage du feuillage.
Ce sont par exemple : les hortensias et hydrangéas, l’hibiscus, le deutzia, les spirées, les cornouillers, l’arbre de Judée (Cercis sp.), les érables du Japon, le seringat, le lilas et tous les fruitiers parmi les arbustes, la plupart des arbres feuillus et des plantes vivaces.
Ces végétaux caducs restent en dormance de novembre à février ou mars selon les espèces.
- La plantation des espèces caduques se fait de l’automne jusqu’au milieu du printemps, la meilleure période étant le début de l’automne pour profiter des pluies. Les racines peuvent ainsi s’installer avant la période de dormance.
- La plantation de novembre à février assure également une reprise rapide au printemps. Elle s’effectue en dehors des périodes de gel et de fortes pluies.
- La plantation en début de printemps bénéficie des pluies de la saison, mais la reprise de certains végétaux déjà en fleurs est plus délicate si la saison est sèche. Il faudra alors veiller particulièrement à l’arrosage.
Les végétaux en conteneurs
Les conteneurs permettent de conserver de la terre autour des racines, ces dernières ayant poussé à l’intérieur de cette petite motte pendant les premiers mois ou années de leur vie. Cet avantage permet de ne pas être trop pressé pour la plantation, une fois les végétaux achetés, alors que dans le cas de racines nues il faut placer les plantes en jauge si la plantation n’est pas immédiate.
Comme il y a une petite motte, il est d’usage de dire que ces végétaux peuvent se planter toute l’année. Théoriquement, c’est possible. Mais la reprise est vraiment plus difficile en périodes de fortes chaleurs, de sécheresse, de gel ou de fortes pluies continues.
Bon à savoir : la meilleure période de plantation des végétaux en conteneurs reste donc l’automne ou le printemps, en veillant dans ce dernier cas à ce que les végétaux ne manquent pas d’eau en été.
Les végétaux en motte et en racines nues
Les végétaux en mottes ont été élevés en pleine terre. Ils sont préparés pour la transplantation par les pépiniéristes (par le creusement d’une tranchée autour de la motte avant d’extirper la plante du sol), ce qui sectionne une partie des racines et radicelles. Ils sont donc plus sensibles à la sécheresse que les végétaux élevés en conteneur dont les racines sont concentrées dans leur pot.
Ces plantes sont très vigoureuses car elles ont bénéficié de la pleine terre dans leurs jeunes années. Elles ne doivent donc pas perdre cet avantage par une plantation mal préparée ou à la mauvaise période.
Bon à savoir : la plantation des végétaux en motte a lieu en période de repos végétatif pour les espèces caduques, en automne ou en tout début de printemps pour les espèces persistantes.
Les plantes en racines nues sont élevées également en pleine terre, mais elles sont vendues sans motte, c’est-à-dire sans terre autour des racines. C’est le cas en particulier des rosiers, des fruitiers et des boutures de buis destinées aux petites haies et broderies classiques des jardins à la française.
Elles doivent être plantées rapidement après l’achat pour que les racines ne sèchent pas, ou bien être installées en jauge (tranchée réalisée en pleine terre dans un coin à l’ombre) si les conditions météorologiques sont mauvaises.
Bon à savoir : la plantation des végétaux en racines nues s’effectue impérativement au moment du repos végétatif, donc entre la mi-novembre et la fin février. Dans les régions froides on peut aller jusqu’en mars, le remontée de sève étant retardée par le froid.
Sur les terrasses et balcons
Les plantations en pot sur les terrasses et balcons suivent les mêmes règles de périodicité que celles réalisées en pleine terre, avec une restriction supplémentaire : sur une terrasse exposée au sud, il vaut mieux planter en début d’automne pour que les végétaux soient habitués à leur environnement avant les chaleurs estivales. Le peu de terre disponible dans les pots s’assèche beaucoup plus vite, et la rigueur de l’arrosage est encore plus déterminante pour la reprise.
Il sera également nécessaire de protéger les plantes du froid le premier hiver, plantes et pots compris afin d’éviter le gel des racines.
En résumé : 6 points essentiels avant toute plantation
- Il vaut mieux éviter la période estivale pour toutes les plantations, malgré la possibilité offerte par le conditionnement en conteneurs. Si vous plantez en été, le risque d’une mauvaise reprise est beaucoup plus important du fait de la sécheresse, de la chaleur et des périodes de vacances où vous ne pourrez pas surveiller cette reprise, même si un arrosage automatique est installé.
- Les végétaux en racines nues doivent impérativement être plantés de fin novembre à fin février, jamais en dehors de ces périodes.
- Les plantes élevées en conteneur peuvent théoriquement s’installer toute l’année, mais il vaut mieux le faire au printemps ou en automne pour profiter des pluies.
- Les espèces persistantes reprennent mieux quand elles sont plantées en tout début d’automne ou au printemps.
- Les espèces caduques profitent d’une période de plantation plus longue, de l’automne jusqu’en milieu de printemps.
- Toutes les plantations doivent s’effectuer en dehors des périodes de gel et de fortes pluies pour éviter la compacité d’un sol trop dur (dû au gel) et l’instabilité des terrains (due à la stagnation de l’eau avant que les sols se ressuient).