Comment entretenir ses plantes ?
Les plantes poussent toutes seules dans la nature. Alors pourquoi auraient-elles besoin d’un entretien quand elles sont au jardin ? Parce que ce milieu, créé par le jardinier, n’est plus tout à fait naturel et qu’il est organisé selon un plan décidé par ce dernier. Par cette intervention sur les plantes, le jardinier compose un dessin, donne de la lumière, équilibre les masses végétales. Il doit aussi veiller à ce que chaque plante reste saine et se développe harmonieusement.
Selon les styles de jardins, ces attentions sont plus ou moins contraignantes et importantes. L’entretien et les traitements sont par exemple fréquents dans un jardin classique qui nécessite beaucoup de tailles. Ils le sont beaucoup moins dans un jardin de campagne de style sauvage où les plantes s’étoffent librement.
Mais dans tous les cas, les plantes subissent les aléas climatiques, ce qui peut nécessiter un entretien même dans le jardin le plus sauvage. Leur développement peut également demander une intervention, par exemple pour guider la croissance des grimpantes, favoriser l’aération des ramures sur les arbustes très touffus ou éviter le creusement des touffes de plantes vivaces qui vieillissent.
Dans tous types de jardins, l’entretien du jardin comporte ainsi un minimum de tâches à effectuer sur les plantes :
Le palissage des plantes
Le palissage des plantes grimpantes, qu’elles soient annuelles ou arbustives, permet de les guider sur leur support. Il s’effectue à l’aide de filins, de cordes ou de raphia.
Ce palissage est conseillé quand les tiges ne comportent pas de vrilles, de crampons ou d’épines et ainsi ne peuvent seules s’accrocher au support. Sur un pilier, un tuteur ou une pergola, il maintient les tiges jusqu’au point où la plante se débrouille seule, par exemple pour recouvrir la pergola. Sur un mur, le palissage est vertical ou horizontal selon l’espèce cultivée et maintient chaque rameau dans la direction voulue.
La division des plantes
C’est l’action permettant de multiplier les plantes vivaces ou les bulbes. Elle évite également la dégénérescence des sujets qui, sinon, peuvent se creuser au centre pour favoriser l’expansion des touffes en périphérie ou ne plus fleurir.
Cette division de souche pour les vivaces ou d’organes de réserve chez les bulbes et plantes rhizomateuses s’effectue tous les 2 à 4 ans selon les espèces. La meilleure période est au printemps la plupart du temps, ou en fin d’été pour les iris ou encore aux périodes de repos végétatif des différents bulbes (après la fanaison du feuillage) selon leur cycle annuel.
Les parties divisées sont replantées, principalement les plus jeunes et vigoureuses, en supprimant les parties les plus anciennes. Mais chez les jeunes sujets, toutes les parties sont replantées.
L’effleurage des fleurs fanées
C’est le travail d’entretien le plus courant dans un jardin, afin de conserver un aspect attrayant et surtout d’éviter l’apparition de parasites. Sur certaines plantes, il favorise aussi le renouvellement des boutons floraux, et donc le prolongement de la floraison. Sur d’autres, il maintient la vigueur de la végétation tout au long de la saison, car les fleurs fanées une fois coupées, les plantes ne donnent pas toute leur énergie et leurs ressources vitales à produire des graines.
Il est conseillé de faire le tour et d’entretenir les massifs fleuris tous les deux jours en été, avec un sécateur à la main et un panier pour récolter les fleurs fanées. Quand le temps manque, un passage une fois par semaine reste le minimum à assurer.
La taille des plantes
Elle est nécessaire pour réparer les dégâts dus au gel, à la sécheresse ou aux tempêtes. Le plus souvent, il s’agit de raccourcir les rameaux touchés, ou de supprimer les parties des plantes qui ont trop souffert des intempéries et dépérissent. Bien couper une branche cassée par une tempête permet ainsi de sauver le reste de l’arbre ou de l’arbuste, car la cassure est souvent la porte d’entrée des parasites et des maladies. Une coupe nette et un traitement de la plaie cicatricielle dans le cas de grosses branches écartent cette probabilité d’attaque pathogène.
Les professionnels du paysage sont aguerris à ce type d’interventions, en particulier pour les élagages d’arbres ayant subi des dégâts.
La taille des arbustes et des arbres permet aussi d’équilibrer les ramures quand ces dernières gênent le passage, se développent dans les gouttières ou sous les toits, prennent trop d’ampleur par rapport aux autres végétaux plantés à proximité. Pour limiter ce type d’entretien, voire le supprimer, il faut respecter les bonnes distances de plantation selon l’espèce ou la variété.
D’autres tailles sont parfois nécessaires, comme la taille de formation des fruitiers ou celle favorisant la floraison sur de nouvelles tiges comme chez les rosiers, les hydrangéas paniculées et tous les arbustes fleurissant sur le bois de l’année. Certains arbustes ont également besoin d’une taille périodique de régénération pour rester vigoureux, après la fanaison ou en fin d’hiver selon les espèces.
Enfin la taille des plantes vivaces caduques est le moyen de nettoyer les massifs avant que les jeunes pousses n’apparaissent, et ainsi que la touffe reparte plus vigoureusement. Cette taille s’appelle le rabattage. Le rabattage peut se faire avant l’hiver, afin de protéger plus efficacement les souches du froid en les couvrant entièrement d’un paillage ou d’une autre protection d’hivernage. Les vivaces persistantes ont également besoin d’un nettoyage des tiges fanées et qui ont été cassées pendant l’hiver.
La protection contre le froid
Elle fait partie de l’entretien d’une plante, car chaque espèce a un degré de rusticité différent. Selon celui-ci, il peut être nécessaire de protéger la plante du froid en la couvrant si elle reste au jardin, ou de la déplacer dans un local hors gel, comme par exemple les nénuphars que l’on retire des bassins pendant l’hiver.
Le type de protection dépend des besoins de la plante, et de ce que l’on trouve dans le commerce ou que l’on fabrique soi-même : cela peut être un tunnel, une housse d’hivernage, du voile d’hivernage, un manteau de feuilles sèches, un paillon, une couverture en matériaux de récupération. Il faut éviter les matériaux plastiques qui ne laissent pas respirer les ramures et les souches.
Les traitements
Aujourd’hui, les traitements phytopharmaceutiques sont bannis des jardins (voir notre article sur les entretiens et traitements), mais il est toujours possible de traiter les maladies et parasites avec des produits de biocontrôle agréés ou des macérations et infusions végétales telles que les purins d’ortie, de consoude, de fougère, de prêle et autres préparations naturelles.
Cet entretien doit être ciblé selon le type de problème, et si possible évité par une culture qui prend en compte les besoins des plantes et leur capacité ou non à s’adapter à tel ou tel type de sol. Car seules de très bonnes conditions de culture, donc en ayant choisi au départ la plante adaptée à l’endroit où elle poussera, permettent de garantir une plante saine ou qui arrive naturellement à lutter contre les parasites et maladies.
L’entretien d’une plante est assez simple, car il se base sur l’observation des cycles et de l’état de cette plante au fil des saisons. A l’échelle d’un jardin, il prend plus de temps et peut être confié à un paysagiste, car celui-ci connaît les besoins et les spécificités de chaque type de plante.