Zéro phyto : des jardins plus naturels dès le 1er juillet
Publié le 23 juin, 2022 à 08h32 , mis à jour le 25 juin, 2024 à 12h30
Paris, le 23 juin 2022 – La Loi Labbé permet, au fil de ses différentes étapes, d’éliminer progressivement l’utilisation de produits phytopharmaceutiques de synthèse* dans les espaces verts français. Le 1er juillet 2022 marquera une nouvelle échéance : après les collectivités (en 2017) et les particuliers (en 2019), l’interdiction de l’utilisation des produits phytos s’étend aux professionnels dans l’ensemble des habitations et des lieux à usage collectif ou fréquentés par le public. Une évolution et de nouvelles habitudes à prendre, que les jardiniers-paysagistes sont prêts à accompagner.
Une nouvelle étape nécessaire pour un jardin plus naturel et respectueux de l’environnement
Cette nouvelle obligation, qui s’applique dès le 1er juillet, impose aux professionnels de ne plus utiliser de produits phytopharmaceutiques ou pesticides chez les particuliers, dans tous les lieux privés (copropriétés, résidences hôtelières, campings, jardins familiaux, parcs d’attraction, zones commerciales et parkings, lieux de travail, établissements d’enseignement et de santé) et au sein d’infrastructures publiques non concernées jusqu’à maintenant (comme les cimetières et de la majorité des terrains sportifs).
Cette évolution, qui vise à protéger notre santé et à préserver l’environnement, la biodiversité et le vivant, a des conséquences sur l’aspect des jardins : ils seront plus naturels tout en étant toujours aussi esthétiques. En bannissant les produits phytos, les propriétaires d’espaces verts verront ainsi revenir de la végétation spontanée, comme des orchidées, et feront le bonheur d’une faune plus importante, notamment les oiseaux et insectes pollinisateurs qui sont à protéger. Ils réduiront également les effets négatifs sur leur santé et sur celles de leurs sols.
Bon nombre de Français ont déjà emprunté la voie du zéro phyto dans leur jardin et ont bien compris l’intérêt de passer à des méthodes plus respectueuses de l’environnement : 8 Français sur 10** (80 %) considèrent leur jardin comme un vrai lieu d’engagement pour préserver la biodiversité et l’environnement. Désormais 100 % des Français devront passer par le zéro phyto !
Des méthodes d’entretien alternatives et des connaissances plus poussées du végétal
En 2019, 95 % des Français déclaraient être prêts à utiliser des produits plus respectueux de l’environnement dans leur jardin** ; trois ans plus tard, en 2022, ils ne sont plus que 80 %*** à l’avoir fait ou à vouloir le faire. Cette baisse des bonnes volontés questionne : est-ce la faute à des retours d’expérience peu concluants de techniques alternatives mises en place en autonomie ?
Car sans phyto*, l’entretien du jardin demande de prendre de nouvelles habitudes et notamment d’y consacrer plus de temps (désherbage manuel ou végétalisation ciblée pour maîtriser la végétation spontanée, par exemple). Cela nécessite aussi d’avoir une bonne connaissance des techniques alternatives existantes pour lutter contre les bioagresseurs et autres parasites, mais également des plantes les plus adaptées au climat et au sol, et donc plus résistantes, celles qui se protègent ou qui attirent les pollinisateurs.
A ce propos, l’Unep (Union Nationale des Entreprises du Paysage) lance en juin la campagne « Zéro phyto, on respire à nouveau » qui vise à sensibiliser le grand public aux bénéfices apportés par l’abandon des produits phytos et à quelques bonnes pratiques au jardin.
Laurent Bizot, Président de l’Unep, déclare : « Les professionnels du paysage ont un vrai rôle à jouer auprès des particuliers, des copropriétés, des entreprises. Les collaborations avec les collectivités ont été particulièrement fructueuses, et le retour d’expérience est désormais suffisant sur les techniques alternatives qui ont fait leurs preuves. Il s’agit d’une nouvelle transition pour les Français et leur jardin (privé ou collectif), et nous allons tout mettre en œuvre pour les accompagner afin d’avoir un espace vert plus naturel et toujours aussi beau. L’échec serait qu’ils soient les Français se tournent massivement vers l’artificialisation de leur jardin, et opte pour une minéralisation à outrance, car l’esprit de cette loi est bien de favoriser la croissance verte et de préserver la biodiversité. Et cela ne pourra passer que par la végétalisation partout où cela est possible. »
Une transition accompagnée depuis plus de 5 ans par les entreprises du paysage
Bien avant le 1er janvier 2017 et le passage au zéro phyto dans les collectivités, les entreprises du paysage avaient commencé à adopter ces techniques alternatives. Toute cette expérience, les entreprises du paysage la mettent au service de tous leurs clients depuis des années. Les entreprises adhérentes à l’Unep plus particulièrement, bénéficient de nombreux outils, conseils et formations afin d’accompagner leurs clients vers des pratiques vertueuses et efficaces. Gage de qualité en la matière, l’Unep est aussi partenaire engagé pour la nature, label porté par l’OFB pour toutes les actions menées en faveur de la biodiversité depuis 2021.
Pour plus d’informations sur l’accompagnement de l’Unep pour les professionnels, cliquez ici.
* Les produits phytopharmaceutiques de synthèse sont interdits, les produits phytopharmaceutiques de biocontrôle, comme les produits à base de phéromones, de bactéries ou de plantes, etc., dont l’usage est réglementé, restent autorisés.
** source : baromètre Unep Ifop sur le jardin, 2019
*** source : baromètre Unep Ifop sur le jardin, 2022